mardi 6 novembre 2007

Politiques culturelles, Ateliers, Master classes et Festival de Jazz


Le festival de Jazz met en place depuis plusieurs années des ateliers, stages ou master classes gratuits en amont ou pendant le Festival.


Pourquoi ne pas se contenter des trois soirées de décembre Place de la Victoire ? Pourquoi ces ateliers sont ils gratuits ? Pourquoi augmenter et diversifier l'offre chaque année ? Et, si les ateliers sont gratuits pour le public, cela signifie-t'il que l'enseignement y est médiocre ou de moins bonne qualité qu'ailleurs ? Si l'on s'inscrit aux ateliers, pourra t-on monter sur la grande scène ? etc...

Autant de questions légitimes méritant quelques éclaircissements ... dont les réponses se trouvent notamment dans la définition de la notion de politiques culturelles.

Dès le début des années 70, apparaît la notion de développement culturel pour désigner une politique destinée à mettre la culture au cœur de la vie des gens.


Les politiques culturelles
sont là pour définir les moyens de garantir l'accès de tous à la culture. Sur le terrain, ces politiques contribuent à permettre aux groupes et aux individus de se forger une identité commune ou de développer un sentiment d’appartenance,
de responsabilisation, ou encore de participation à la vie du territoire ou d'une collectivité donnée.

Si on peut comprendre que la culture concerne tout le monde, elle se doit de pouvoir imprégner toutes les couches de la société et tous les groupes d’âge ; elle doit aussi, parfois, pouvoir être subversive et lutter contre les préjugés et les stéréotypes. L'un des instruments de mise en oeuvre des politiques culturelles est la médiation culturelle.

Depuis toujours, on reconnaît le rôle majeur joué par la culture dans le progrès des connaissances sociales, la compréhension d’autrui et la permanence de nos valeurs. Ainsi, la médiation culturelle permet de réaliser des objectifs à la fois simples et ambitieux en proposant notamment aux différents publics de vivre une rencontre authentique avec l’art ou la culture.

En mettant en place en amont du Festival des ateliers de pratiques artistiques, des master classes, du Ciné Jazz, un village des artistes ou des stages de formation, l'équipe organisatrice du Festival utilise la médiation culturelle :
  • pour mettre à la portée du plus grand nombre l'accès aux oeuvres ou productions artistiques (cf. Concerts, déambulations),
  • pour accompagner et favoriser le développement des pratiques amateurs ou professionnelles et contribuer à l'élargisssement des publics en ouvrant le festival à tous les champs disciplinaires (Théâtre avec "A love supreme" le 1er décembre Salle George Tarer, Arts plastiques avec l'Agora des Artistes, Cinéma avec le Ciné Jazz jusqu'au 22 décembre, etc...).
  • pour former les publics à mieux recevoir les productions culturelles de quelque nature que ce soit
Dès lors, il n'est pas indispensable que tous nos ateliers trouvent une forme de valorisation en public. Certaines actions le justifient, d'autres non. Il faut que que la valorisation du travail des ateliers en public ait du sens en termes d'objectifs pédagogiques. Ainsi en 2006, les ateliers Choeur Jazz et Big Band Jazz avaient peu de raison de donner lieu à une prestation en public. Par contre, en 2007 dans la mesure où le public de l'an dernier a souhaité aller plus loin dans l'expérience, nous avons renouvelé cet atelier en lui donnant de nouveaux objectifs pédagogiques, et en travaillant notamment sur un répertoire en vue d'une prestation en public. Dans cette logique, la perspective d'une prestation en public est le moyen pour travailler dans un laps de temps très court et d'avoir un niveau d'exigence différent .

Voilà pourquoi, l'équipe du Festival de Jazz de Pointe-à-Pitre s'efforce d'atteindre chaque année l'excellence en offrant au public des intervenants pédagogiques diplômés et reconnus ou une programmation artistique de qualité... Or, si cet accès à la qualité devrait pouvoir être indépendant des contraintes économiques, sociales, ou géographiques de chacun, force est de constater que si ces actions de médiation peuvent être en accès libre et donc gratuites pendant la durée du festival, elles ne pourraient exister sous cette même forme toute l'année...

Voilà pourquoi, le public trouvera notamment dans les équipements culturels de la ville Pointe-à-Pitre, une offre d'activité qui leur donnera l'occasion de poursuivre le plaisir d'avoir une pratique artistique en amateur ou en professionnel, d'assister à une programmation cinématographique différente de celle des grands circuits de distribution (Cf. Ciné Club de l'OMC de Pointe-à-Pitre), ou de voir des expositions de plasticiens toute l'année (Cf. Centre Rémy Naisouta et Centre des arts)... Cette offre d'activités s'accompagne en grande majorité d'une politique tarifaire prenant en compte les conditions de ressources de chacun.

Alors, si pendant la durée du Festival de Jazz, le public trouve à travers nos activités périphériques, le moyen de progresser dans la compréhension d'autrui, de devenir acteur de son propre épanouissement personnel, de trouver des valeurs positives
aux mutations de notre environnement, de respecter et comprendre les autres cultures... Alors, il serait juste de remercier chacun de sa participation active à nos actions car c'est là que nous trouvons nos motivations pour diversifier nos interventions.

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